
Sans être grand amateur ou expert en rugby, personne en France (et peut-être même dans le monde) n’a pu manquer l’élimination de notre équipe de la Coupe du monde 2015. Cette défaite est d’autant plus marquante que l’effet miroir de l’équipe de Volley et de sa belle victoire illustre clairement les clés du succès.
Pas question, donc, d’analyser le jeu, la technique, laissons cela aux commentateurs sportifs. En revanche le parallèle avec la vie en entreprise et les conditions de succès d’un projet ou d’une équipe est finalement assez direct.
S’adapter à l’évolution de l’environnement en s’appuyant sur les forces et les talents.
Il semblerait que l’équipe de France se retrouve confrontée à des équipes qui ont fait évoluer leur jeu, ont augmenté très significativement leurs performances, et ce de façon continue ces dernières années. En d’autres termes, le marché a évolué et certains acteurs ont su innover et créer une rupture visible. Face à cette évolution, l’équipe de France a choisi de changer ses fondamentaux et d’installer un système basé sur le défi physique, qui ne lui ressemble pas et de façon évidente ne lui réussit pas. Face à un environnent concurrentiel évolutif, les choix innovants ont de plus grandes chances d’aboutir à des résultats s’ils s’appuient sur les forces et les talents existants au sein de l’organisation (l’équipe comme l’entreprise). Partir des succès et des réussites de l’équipe rend le changement possible grâce à l’engagement de chacune des parties prenantes. .
Etre un leader exigeant
Il est reproché à Philippe Saint André d’avoir été « trop gentil » avec ses troupes pendant tout son mandat. Mener une équipe au succès dans un environnement aussi tendu implique en effet des compétences de leader de haut niveau, mais là encore comme les entreprises performantes l’exigent : capacité à fixer une vision stratégique, à percevoir les enjeux du marché et les moyens d’y faire face, à engager une équipe, à faire preuve d’exigence mais aussi de reconnaissance, savoir dire non, s’entourer des talents requis et les développer. Ce leadership aurait peut-être permis aux joueurs «carbonisés par un calendrier trop lourd pour eux » de se concentrer sur l’objectif prioritaire de la coupe du monde, et de focaliser les efforts sur les approches et compétences requises pour faire face aux nouveaux défis. Le leadership développe la capacité des individus et des équipes à prendre des initiatives et des décisions. Dans le cas précis, cette compétence aurait permis aux joueurs de savoir quoi faire lorsque la situation sort des schémas dans lesquels ils se sont entraînés et de bénéficier d’une autonomie qui leur permette de prendre les bonnes décisions.